Histoire vraie d’une recette et de sa serial cuisinière.

J’ai énormément de livres de cuisine, dans mes premières années dans mon jeune couple, un des meilleurs moments de partage c’était cuisiner ensemble et tester plein de recettes différentes. A ce moment là je débutais ma prise de conscience de l’impact de l’agro alimentaire et de ma consommation sur la planète en 2010.

C’est l’histoire vraie d’une recette  qui me paraissait alléchante et que je propose  de préparer à monsieur c’était sans avoir analyser la liste des ingrédients avec mon œil d’éco anxieuse.

Dont  voici quelques ingrédients :

Sauce worcestershire : oui mais j’en fais quoi après ?( d’ailleurs je pense qu’il en  traine toujours dans le fond d’un placard) et  je sais même pas le prononcer correctement ce nom.

Coriandre : c’est pas encore la saison…dommage

250g de crème fraiche :  quoi autant ?! Je vais mettre que la moitié…

1cc de concentré de tomates : y a toujours le reste  de conserve qui finit par pourrir  au frigo, cette fois-ci je n’en achète plus, on se débrouillera sans..

Bouillon de bœuf : vu les additifs et le sel, ça doit pas être trop bon pour la santé. (si j’ai le temps je le fais moi-même !)

20gr de poudre d’amandes : sur un paquet de 400gr ? Je fais quoi du reste?

Poivrons farcis : oulà en version bio c’est hors de mon budget !

 

Imaginez la recette de départ alléchante et monsieur qui salivait déjà quand dans l’assiette ça ressemble pas du tout au graal promis.

-Qu’est-ce qui s’est passé ?

Alors là je tente de me justifier que c’était selon moi trop gras, trop cher, pas de saison, que j’ai pas su passer au vrac chercher les 20gr de poudre d’amande et que je voulais pas gaspiller encore une fois ½ conserve de concentré de tomate et que la sauce worcemachin est périmée dans le placard et que ça vaut pas la peine d’en racheter une autre.

 

Donc mon chéri c’est pas grave…j’ai remplacé la coriandre par du persil, j’avais du coulis de tomate ça remplace le concentré, pas de poudre d’amande et sans bouillon c’est sûr que ça donnait moins de goût (j’ai biensure pas eu le temps de faire le mien !) la sauce worcestershire  on  oublie (ça peut être remplacée par quoi ça ?) et les poivrons beh y a que la moitié (attention faut savourer !)

Vraiment comment ils font les autres???

Tout ça pour dire que  le changement de cap vers une alimentation durable ça demande du temps, des essais, des ressources, de l’énergie , un pas en avant et parfois 2 en arrière, de prendre en compte les besoins de la famille, de respecter les valeurs culturelles, de garder le moment de table convivial et plaisant, de s’octroyer un joker le temps que tout le monde s’adapte, de s’octroyer du temps à revisiter les recettes qui pour nous ne sont plus adaptées à notre mode de conso et les faire à sa sauce et que ce soit réussi. Bref, petit pas, grand pas jusqu’au sommet de la montagne, zéro jugement culpabilisant. Il existe plein de façons différentes de manger durablement et peu importe quelle porte vous prenez en premier.

Photo de Alfred Kenneally sur Unsplash